Il y avait du monde dans la salle de spectacle.
Pour la première fois depuis 2019, l’association Est solidarité aux étrangers a mené une action dans le cadre de la Journée mondiale du réfugié. Pendant toute la durée de la pandémie, la structure continuait à soutenir les demandeurs d’asile. Mais la plupart des événements publics n’avaient pas encore repris. Jusqu’à ce dimanche.
Sur la scène du plateau de la Justice, les chanteurs du monde ont foulé les planches les uns après l’autre. Dans leur langue d’origine, ils ont raconté l’exode et leur voyage à travers les frontières. Une petite partie de leur vie d’avant pour mettre en lumière le quotidien des réfugiés. Car au-delà de l’aspect artistique de l’événement, leur présence avait justement cette vocation : celle de mettre en valeur le parcours des exilés dans le cadre de la journée mondiale qui leur est consacrée.
Aux manettes de la manifestation, l’association Est solidarité aux étrangers renoue ainsi avec ses actions publiques. « Nous avons continué à traiter les dossiers d’urgence au niveau juridique pendant toute la période Covid. Aujourd’hui, nous reprenons nos actions sur le terrain », insiste le président de la structure, Karim Delmi.
Depuis 2019, date de la dernière participation de l’association à la journée mondiale du réfugié, le contexte a bien changé. « Chaque gouvernement essaye de durcir les lois sur l’asile et l’immigration. Mais la convention de Genève est claire sur le statut des réfugiés. La cause n’est jamais traitée de la bonne manière car la question est envisagée de façon politique et non pas à travers les conventions internationales », regrette le président.
Avec ce qu’il s’est passé récemment à Annecy , Karim Delmi est conscient que les faits divers desservent bien souvent l’image des exilés. Mais il tient à relativiser. « Derrière ces actes isolés, il y a énormément de réfugiés qui existent, travaillent, participent à l’économie et restent dans une intégration positive. »