Karim a pu voir à quel point les quelques 600 réfugiés d’origine afghane, égyptienne, érythréenne et Kurde  vivent au quotidien  dans la misère, dans la peur et  dans la maladie pour  certains.
Pourtant il a aussi constaté qu’ils étaient plein d’espoir encore. Ces réfugiés sont bien souvent jeunes, une vingtaine d’entre eux  est mineure et on compte un certain nombre de femmes seules avec de très jeunes enfants. Si la répression policière est violente, les élans de solidarité des bénévoles de l’association SALAM sont impressionnants d’efficacité. Ils  assurent  la distribution de 2 repas quotidiens et leur présence est primordiale pour ces femmes et ces hommes. Les vêtements récoltés par les associations vosgiennes leur ont bien été remis par l’intermédiaire d’Emmaüs Dunkerque.

Karim, pour témoigner sa solidarité, fête l’Aît el Fitr dans la jungle avec  des afghans, avant la dissolution annoncée par Éric Besson, le ministre de l’immigration. Les réfugiés qu’il a rencontrés en mars ne sont plus là. Depuis l’annonce de l’évacuation, les départs vers l’Angleterre s’accélèrent malgré les dangers : contrôles renforcés à la frontière maritime et risque pour les réfugiés d’être renvoyé vers le pays d’Europe où ils ont été enregistrés (selon la Convention de Dublin).  Malheureusement, l’évacuation de la jungle ne réglera pas  le problème des migrants, elle le reportera ailleurs comme cela a été le cas après  la destruction de Sangatte.

Mardi 22 septembre de 6 à 8 heures, les forces de l’ordre ont violemment évacué la jungle : des afghans ont été trainés au sol, une caméra de journaliste a été détruite. Réfugiés et militants sont encore sous le choc. On dénombre 132 mineurs parmi les 278 migrants interpellés et un militant. Aucun majeur n’a été placé en Centre de Rétention à proximité de Calais.